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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 18:28

L'ECHO des MONTAGNES, dans le légitime but de vous informer, continue ses révélations sur l'assassinat de BOULIN (comme pour FONTANET):

 

« On a tous pensé qu'il avait été liquidé »

Le conseiller général socialiste Daniel Jault a participé à la deuxième autopsie Robert Boulin député maire de Libourne. Il s'exprime pour la première fois. Il ne croit pas au suicide

 Daniel Jault : « Si l'on avait voulu ne jamais découvrir qu'il ne s'était pas noyé, on ne s'y serait pas pris autrement ! » photo Quentin Salinier
Daniel Jault : « Si l'on avait voulu ne jamais découvrir qu'il ne s'était pas noyé, on ne s'y serait pas pris autrement ! » photo Quentin Salinier
 
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En 1983, le médecin girondin Daniel Jault, aujourd'hui conseiller général PS de Bordeaux-Bastide, a participé à la deuxième autopsie de Robert Boulin. Le corps de l'ancien ministre du Travail de Valéry Giscard d'Estaing avait été exhumé quatre ans après sa mort, à la demande de la justice.

Daniel Jault assistait les professeurs L'Épée et Lazarini. Ce qu'il a vu ce jour-là l'a convaincu. Lui non plus ne croit pas à la thèse du suicide. Pour la première fois, il s'exprime, alors que le parquet de Paris refuse toujours de rouvrir le dossier.

« Sud Ouest Dimanche ». Comment réagissez-vous à l'époque, lorsque vous lisez le premier rapport d'autopsie de 1979 sur lequel se fonde la thèse du suicide par noyade ?

Daniel Jault. C'est ahurissant. Ce qui a été fait à l'époque est aux antipodes des règles de base de la médecine légale. Il n'y a aucune autopsie du crâne, et sur ordre du procureur de Versailles ! Celui qui a accepté de se prêter à ça ne devrait pas se réclamer de la profession de légiste. Je ne parle pas de l'absence d'anamopathie des poumons. Alors, ce rapport ne prouve rien. Boulin a très bien pu, par exemple, ingurgiter de l'eau après sa mort, mais on s'est privé de tout moyen de le vérifier. Si l'on avait voulu ne jamais découvrir qu'il ne s'était pas noyé, on ne s'y serait pas pris autrement !

Que découvrez-vous lors de la deuxième autopsie ?

On a fait avec ce qu'on avait. C'est-à-dire pas grand-chose. Le corps avait été embaumé. Le travail avait été bien fait, il ne restait rien. Les poumons avaient disparu et le cerveau n'avait pas été conservé. Il aurait pourtant pu nous apporter des éléments intéressants. Là encore, cette non-conservation est complètement inhabituelle. Mais il avait le visage tuméfié, et je ne pense pas qu'il se soit cogné contre sa voiture. Et puis, il y a cette fracture du maxillaire dont on ne peut évacuer le caractère vital. J'assistais les deux médecins désignés. On a tous pensé que c'était une liquidation claire et nette.

Le rapport de la deuxième autopsie n'est pourtant pas si affirmatif…

Attendez, je n'ai pas de preuve ! Je n'ai qu'un faisceau d'éléments concordants sur lequel j'ai bâti ma conviction. Mais il était impossible d'établir les choses de façon certaine. Le rapport scientifique ne pouvait pas aller au-delà de ce qui a été écrit.

Certains témoignages de personnes présentes lors de l'autopsie parlent d'une plaie à l'arrière du crâne de Boulin (1)…

Je connais bien les médecins qui ont établi ce rapport. Ce sont des amis, je ne les vois pas cacher une chose pareille. Je n'ai pas de souvenir de cette plaie.

Vous êtes un des rares élus à vous exprimer publiquement sur cette affaire. Pourquoi ne pas l'avoir fait avant ?

J'étais tenu au secret jusqu'à la fin de l'instruction. J'en ai un peu parlé autour de moi, mais je n'allais pas tenir un point presse. Maintenant, bien sûr, on peut en parler. Mais je n'ai pas envie de réveiller ça. J'ai une conviction, c'est tout. Ou alors il aurait fallu que j'écrive un livre…

Le PS a été plutôt discret sur cette affaire. Pourquoi, selon vous ?

Il faudrait demander à François Mitterrand, mais c'est trop tard… En 1979, le souci de la gauche était d'abord de conquérir le pouvoir. Au fond, nous pensions qu'ils avaient réglé ça entre eux. Il y a eu quelques morts de ministres de droite suspectes à cette époque. Ensuite, il y a eu les années 80. Des affaires embarrassantes, il y en a eu des deux côtés…

Aujourd'hui, Martine Aubry, candidate à la primaire du PS et qui a été une collaboratrice de Boulin, devrait-elle prendre position en faveur de la réouverture de l'enquête, comme le veut la famille ?

Généralement, quand trois ou quatre ans après un décès, vous ne trouvez rien, c'est très mal parti. Et là, trente ans après, il ne reste rien. Ce qu'il faut dire à la famille, c'est qu'on ne trouvera jamais la vérité.

(1) Bernard Roumegoux, agent des services mortuaires à l'institut médico-légal de Bordeaux, a affirmé sur France Inter avoir aperçu un hématome sur l'arrière du crâne de Boulin. Il s'est dit prêt à témoigner devant la justice.

Libourne · Faits divers · Gironde
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